Les peuples choisissent souvent un lieu de leur patrie et le chargent de signes. C'est le cœur d'un cercle vers lequel se tourne la communauté entière.
La mosquée de Hassan, œuvre inachevée d'Abou Ya'qoub al Mansour (XII ème.) est au Maroc ce que l'Arc de Triomphe de l'Etoile est à la France, ce que la place Tien An Men est au peuple chinois.
A son retour d'exil, le regretté roi Mohammed V choisit ce site pour conduire une prière solennelle réunissant des milliers de fidèles, hommes, femmes, jeunes et vieux, venus louer le Seigneur et témoigner de la naissance d'un Maroc libre et nouveau. Six années plus tard, dans un élan émouvant, le peuple reconnaissant se retrouvait au pied de la tour Hassan pour pleurer le Libérateur et dire dignement sa résolution de continuer l'œuvre de Mohammed V sous la conduite de son jeune successeur.
Le mausolée au Maroc |
Saisissant la dimension historique que le lieu a pris le feu sa Majesté le roi Hassan décida d'y élever un monument qui fût l'expression de la ferveur et de la grandeur que cet illustre disparu avait su inspirer aux Marocains.
L'édification du mausolée va également être déterminante pour les arts traditionnels du pays. A Fès, Rabat, Casablanca, Marrakech et dans les cités du nord, les ateliers reprennent vie, les mâallems recrutent des apprentis et les divers corps de métiers rivalisent pour faire de l'ouvrage une synthèse harmonieuse des techniques et des règles esthétiques héritées des temps anciens, et toujours vivantes grâce à un petit nombre d'artisans. Au fil des années de construction, des tracés et des formes jaillissent d'une mémoire collective, bibliothèque presque disparue dans le temps.
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